Valerie Perreault

Rencontrez Valerie Perreault, artiste invitée pour la collection Menu du Jour.

Poète et artiste en estampe installée dans les Keys de Floride, Valerie insuffle à chacune de ses créations un charme rétro et une touche d’humour espiègle. Ses linogravures sont empreintes d’âme et de récits

Qu'est-ce que tu aimes le plus dans la linogravure?
Le grand dévoilement! Soulever le papier et découvrir l'image pour la première fois, c'est magique. Comme tout est gravé à l'envers, c'est toujours une surprise. J'adore aussi le côté physique et méditatif du procédé. C'est sans écran, apaisant, et ça me rappelle de faire de la place à l'imperfection — les lignes inégales, les petits dérapages, tout ça. J'aime graver en écoutant des livres audio. Pour ce projet récent, j'ai écouté Courting the Wild Twin de Martin Shaw et Piranesi de Susanna Clarke.

Tu travailles avec des outils simples. Qu'est-ce qui t'attire dans cette approche low-fi?
Dans un monde qui carbure à l'efficacité, moi, j'aime ralentir. Mon processus est 100 % manuel — je grave les plaques, j'encre, j'imprime à la main avec un baren — et je travaille en petites séries, souvent d'une douzaine. J'ai commencé à vendre mes estampes à une foire locale, et un an plus tard, j'avais ma propre galerie. Mes élèves se surnomment affectueusement le « linoculte », et je trouve ça génial.

Qu'est-ce qui t'a inspirée pour la collection? As-tu une œuvre préférée?
J'ai toujours trop d'idées! Réduire la liste a été tout un défi. Beatnik Bistro est peut-être ma préférée — ses lèvres rouges, son clin d'œil à la poésie, et cette coupe de cheveux que j'avais à l'école d'art. Lucille's Cantina est inspirée de mes années à Austin et de mon amour pour la cuisine tex-mex.

L'humour est très présent dans ton travail. Pourquoi?
C'est une belle façon de créer un lien. Ça me permet de dire quelque chose de vrai sans l'énoncer trop directement. Ma poésie, mes gravures, mes relations — tout est teinté d'humour. C'est ma voix, tout simplement.

Comment la poésie influence-t-elle ton art visuel?
Elles se parlent tout le temps. Mes estampes incluent souvent des mots, et je les nomme comme des poèmes — Just One More, Jess parle de ma meilleure amie et de notre tradition de commander des old fashioneds. La poésie m'aide à cultiver le mystère et le récit, et l'estampe m'aide à lâcher prise dans mes poèmes. Quand j'ai besoin de faire une pause de l'un, je me tourne vers l'autre — même s'ils trouvent toujours une façon de se glisser dans les œuvres de l'autre.

Ta journée idéale dans les Keys?
Une balade en bateau avec mon mari (il est guide de pêche), un lunch entre amis dans un resto au bord de l'eau, puis baignade à notre banc de sable préféré. Des dauphins dans notre sillage en rentrant. La peau dorée par le soleil, la voix rauque à force de rire… et un milkshake à la fraise avant d'aller au lit.

Y a-t-il une image qui revient souvent dans ton œuvre?
Le feuillage tropical. Je fais de longues marches au lever du soleil, et la façon dont les feuilles se déploient dans la lumière me touche à chaque fois. Même quand j'essaie de ne pas en mettre… elles finissent par se faufiler.

Te souviens-tu de la première œuvre qui t'a vraiment ressemblé?
Oui — Beach Rd. Une vue aérienne de mon ancien quartier, avec des clins d'œil à mes voisins, mon chien, et tout le folklore local. Et, bien sûr, des plantes.

Et enfin : quelle est ta commande incontournable au diner?
Ce serait ce que ma belle-mère Carolyn et moi appelons un beau morceau de poisson — exactement ça : un filet bien frais avec une sauce citron-beurre à l'ail, et un petit légume amer. Et quand j'ai envie de quelque chose de plus relax : nachos et margarita.

P.S. Le premier recueil de poésie de Valerie, Neon Pastoral, lauréat du prix Richard Snyder, sort le 25 septembre. Trouvez-le en ligne à valerieperreault.com ou chez votre librairie locale.